Paul de Roux, homme et poète discret, poète architecte de sa propre discrétion, cela n’empêche pas Paul de Roux d’avoir été très actif dans l’édition, de par son métier, mais aussi son implication dans une revue, La Traverse, revue qu’il a fondée en 1969 avec des amis comme Bernard Noël, Georges Perros, Pierre Leyris, et à laquelle se sont joints des poètes et/ou écrivains comme André Dhôtel, Roger Munier…
La majeure partie de l’œuvre de Paul de Roux a été publiée dans le recueil Entrevoir dans la collection « poésie/Gallimard »
Poème de Paul de Roux, publié dans le recueil "Entrevoir", paru en 2014
Bris de vitre sous le pas.
Les bois roux, bruns
Des paillettes de feuilles mortes dans les chênes.
Sur le chemin une herbe rabougrie
Au soleil un labour de miel.
Le gris-vert des proches écorces
Dans la lumière semble sourire.
La poésie résiste à tout, même à son contraire
Collage de bois sur les chevelures
Les ferrailles grises et vertes
Dans la nuit un rai de lune
Les étains des lichens disséminés sous les mousses
Sur les mers l'algue florissante
Dans la nuit un rai de lune
Jette ses maléfiques senteurs
Sur un ciel d'or de création du Monde.
Lise-Noëlle
Brins de verts sous le pas
Les bois, lourds de parfums.
Des cueillettes de feuilles vives dans les chênes
Sur le chenil un tertre réjoui
Dans tout le ciel un retour de vermeil
Le pivert des roches s'efforce
Dans la clairière de se languir.
Magali
Catherine (1)
Coteaux de neige à l'horizon
La plaine blanche, atone
Des rubans de lumières naissantes dans les sillons
A la couture un désert refleurit
Dans le gris vide du ciel
Ecrin doré des blés lointains
Ombre demeure enracinée
Catherine (2)
Cris humains dans la nuit.
Des portes grincent, hurlent
des éclaboussures de cendres et de feu tout autour.
Sur le seuil un gémissement titube
sous le poids de l'air raréfié.
Les goudrons des lourdes fumées âcres
viennent napper les ombres de la nuit.
Pompéï
Brins et brindilles dans le bec.
Des plumes beiges, grèges
de légers duvets de soie argentée pris aux peupliers.
Sous la canopée des présences silencieuses
au vent léger une poudre d'or.
L'irisation d'une aile de papillon
Dans la pénombre semble s'offrir.
Nids
Agacements sous le doigt.
Les grains gris blancs
aux éclats de lumière colorée prise dans le cristal.
Goutte de rosée une herbe nouvelle
sous le vent frais un frisson de vie.
Le chant métallique du sable qui roule
Dans la nuit froide distend l'espace.
Désert
Colette
Mosaïque sur la tête.
La forêt verte et claire,
Sempiternelles épines autour d’un roseau.
Sous l’autoroute, une terre rajeunie
A la lune une jachère de ciel.
Le vert de gris des toitures lointaines
Dans l’ombre semble mourir.
Jean-Baptiste
Volets clos la haut
Nuages blancs parcourant le ciel en silence
Effleures par le vent les pâquerettes , pissenlits,herbes folles envahissent les prairies
L'horizon s'enflamme au soleil couchant
Marimad
Choc d’un carton sur ma béquille
Les champs noirs, beiges
Patchwork encadrés par les joncs
Sous un ciel de traine, les stries
Abondantes de la pluie
Intime au blanc des lointains bourgeons
Serrés dans leur cocon : Qu'ils se défroissent !
Mo