Alertoplum

André du Bouchet

Dans les poèmes d’André du Boucher existe une ligne de faille…

Oser remplir les blancs ?

 

CELERITE

                                                             …ralentir.

montagne je te dois

 

 

 

 

                                                              Ce sera.

 

 

                                comme   -  et sans qu’il y ait

en butoir   -   avoir heurté, soi

                                           confondu.

 

Ralentir.

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Célérité  extrait de  « Ici en deux »  Poésie Gallimard- Paris - 2011

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L'auto est lancée à vive allure. Elle ne peut plus ralentir

Pour honorer sa mémoire, j'ai choisi

la montagne, je le dois. Advienne que pourra, je ferme les yeux. On verra bien ce que sera.

Effroyable bruit de carosserie froissée comme - et sans qu'il y ait ai butoir - avoir heurté soi-même un sanglier.

Noir. Silence. A moins que je n'ai tout confondu.

L'auto est lancée à vive allure. Elle ne peut plus

ralentir.

J.B

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Je me lance et j'y vais à fond les ballons. La route est belle, elle est à moi.

                                                Et pourtant il me faudrait maintenant ralentir. Je suis en montagne, je le dois. Moi je pense plus, je suis tout à l'ivresse de la vitesse et du vent. Je ne roule plus, je chevauche l'air et la vallée m'appelle. Je suis juste au présent, je ne pense plus, l'avenir ce sera pour plus tard. Je n'ai rien entendu, pourtant je ne suis pas bouché. Un ours gigantesque a hurlé devant moi. C'est comme - et sans qu'il y ait eu butoir - avoir heurté soigneusement un arbre.

Je reste confondu, ma voiture est foutue, je crois que je vais ralentir.

OL

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Le flux trop intense des émotions m'oblige à ralentir. J'ai du mal à marcher sur le sentier de montagne dans la garrigue aux senteurs de thym et de lavande mais je le dois ! Il faut que je lui parle, que je lui dise sincèrement ce que je ressens et pourquoi ça ne va pas entre nous. Il marche 10 mètres devant, filant son chemin mais sans se poser de questions sans penser à ce que ce sera. Vais-je pouvoir lui parler comme on se parle entre personnes qui veulent réussir leur communication et sans qu'il y ait butoir, sans l'avoir heurté, soi-disant le silence tout entier confondu. Dois-je lui dire...

ralentir.

A.

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L'effort me tue. Je suis épuisée... ralentir. Grimper dans la montagne, je le dois. Je le dois à mes ancêtres ancrés dans un petit village du Matafon. Pour suivre ma ligne, mon sang, mon histoire pointillée, c'est cette volonté de jouer au chamois qui restera, cet animal totem, ce sera  lui. Même si j'ai l'haleine courte, les muscles noués, le coeur qui tape, comme pétrifiée - et sans qu'il y ait eu butoir - avoir heurté, soi-même, le rocher des silences et non-dits, tout délire condondu. Mes illusions explosent. Je ne sais finalement rien de ce qu'ils étaient. Je ne sais finalement rien de ce que je suis.

La tête me tourne, le réel bascule.

Il faut ralentir.

MO

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CELERITE

je te cours après

depuis si longtemps

mon rêve ?

 

                                          ce sera. Grand.

Comme un but secret et sans qu’il y ait eu butoir

la limite extrême de mes efforts

avoir heurté, soi, encore soi comme en un miroir confondu.

           ralentir.

 

                                                                               Lise-Noëlle

 

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