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ADONIS

 

 

Biographie d’ADONIS

Né à Qassabine, un village des montagnes du nord de la Syrie, en 1930, Adonis, de son vrai nom Ali Ahmad Sa'id, est formé dès son très jeune âge à la poésie par son père, un paysan lettré. Il publie ses premiers poèmes dès l'âge de dix-sept ans dans un journal de Lattaquié. Il signe déjà du nom d’Adonis. Dès lors, il s’engage pour une poésie libre et universelle, dégagée de toute entrave, de toute frontière linguistique, idéologique ou culturelle. Après des études de philosophie à l'université de Damas, Adonis choisit Beyrouth pour fonder en 1957, avec son ami, le poète Yûsuf al-Khâl, le groupe Chi'r (Poésie) et la revue du même nom. L’influence de cette revue sur la littérature arabe contemporaine est considérable. Elle offre une ouverture à la poésie moderne occidentale dont la forme et le fond se répercutent sur la poésie arabe jusqu’alors plus traditionnelle. Le recueil Les Chants de Mihyar le Damascène paraît en 1961 et symbolise l’un des actes fondateurs de la poésie arabe moderne. La traduction en français, qui aura lieu en 1983, marquera pour Adonis le début de sa reconnaissance mondiale.

Adonis, poète originaire de Syrie, reçoit le prix Goethe

Poète souvent cité lorsqu'arrive la saison du prix Nobel de littérature, Adonis, créateur d'origine syrienne, vient de se voir attribuer l'un des prix les plus prestigieux dans le domaine de la poésie. En effet, le prix Goethe récompense tous les trois ans un auteur, qui se voit invité en Allemagne. Le comité de sélection considère Adonis comme le poète arabe le plus important de sa génération et il lui a attribué ce prix en raison de son œuvre cosmopolite et de son apport à la littérature internationale .





Actuellement, la Syrie fait l'objet d'un mouvement social particulièrement fort, dirigé contre le dirigeant Bachar Al Assad, à l'instar de plusieurs autres pays du monde arabe. La France vient d'annoncer qu'elle retirait sa confiance à la Syrie après que trois manifestants ont été tués. Le G8 envisage même de prendre de nouvelles mesures contre Damas.

Une ville qu’il aime :

Damas

Nombril de Jasmin gravide

Qui déploie son arôme comme un toit

Et attend son nouveau-né

Adonis

 à notre tour, les villes qu'on aime...

 


 

Toulouse,

souffle l'autan

passe le temps.

Rose est son sang.

Jean-Baptiste



Kaboul

Bouton de chair couleur de jarre

Abritant sa fragrance

Comme un voile sur un enfançon

 

Nevers

Narine d’écureuil

Qui palpite comme un reflet

De moire en deuil

 

Venise

Fleur de peaux sur lierre ému

Qui lance son épiphanie

Sur un jardin d’eau mosaïque

 MO

 

 

Ces phrases et aphorismes ont fleuri sur nos galets pour qu'on ne les oublie jamais :

Le matin au visage calciné vagabonde

et je suis la mort de la lune

Sous mon visage le carillon de la nuit s'est brisé

et je suis le nouveau loup divin.

(...)

Je suis la, petits-enfants

de moi-même et des mers

Apportez-moi une chaise.

(...)

                                   Je demeurerai ainsi - enclos par moi-même.

                                    Chants de Mihyar le Damascène (Bibliothèque arabe-Sindbad)

 

La fleur

Perdue

Dans le chemin

Est plus vaillante

Qu’une ville

(Adonis)

 

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La fleur éclose que j’ai

Perdue, fol que je suis !

Dans le chemin qui batifole

Est plus vaillante et épanouie

Qu’une ville qui s’endort

 

 

La fleur éclose que j’ai effeuillée et

Perdue, fol et inconséquent que je suis !

Dans le chemin qui batifole en chantant

Est plus vaillante fragile et épanouie

Qu’une ville qui s’endort au petit matin

 

 

Hier, la fleur éclose que j’ai effeuillée et

Puis perdue, fol et inconséquent que je suis !

Gît dans le chemin qui batifole en chantant

Elle est plus vaillante fragile et épanouie,

ô combien ! qu’une ville qui s’endort au petit matin

Arnoul

 

La fleur, trésor de jeunesse

 

Perdue perle d'écrin

 

Dans le chemin des mots éclos

 

est plus vaillante qu'elle n'y parait

 

qu'une ville en gratte-ciel s'en remet

 

 

 

La fleur trésor de jeunesse s'offre mille fois

 

Perdue perle d'écrin de prune et de soieries

 

Dans le chemin des mots éclos, à l'aube matinale

 

est plus vaillante qu'elle n'y paraît, dévoilant pétales multipliés

 

qu'une ville en gratte-ciel s'en remet au vertige ensoleillé.

 

 

 

 ô pivoine Là ! Fleur trésor de jeunesse s'offre mille fois.

 

L'insolente éperdue et perle d'écrin de prune et de soieries.

 

Arborescence Dans le chemin des mots éclos. A l'aube, matinale

 

gracieuse est plus vaillante qu'elle n'y paraît dévoilant pétales multipliés

 

Lumière déployée qu'une ville en gratte-ciel s'en remet au vertige ensoleillé.

 

 

 

Ô pivoine Là ! Fleur trésor de jeunesse s'offre mille fois.

 

L'insolente éperdue et perle d' écrin de prune et de soieries.

 

Arborescence dans le chemin de mots éclos à l'aube.

 

Matinale gracieuse est plus vaillante qu'elle n'y paraît.

 

Dévoilant pétales multipliés, lumières déployées,

 

qu'une ville en gratte-ciel s'en remet au vertige ensoleillé.

Marylène

 

 

La fleur  de lotus

       Perdue sur l'étang

       Dans le chemin de pluie

       Est plus vaillante, plus bruissante

       Qu'une ville réveillée

       La fleur de lotus endormie

       Perdue sur l'étang silencieux

       Dans le chemin de pluie battante

       Est plus vaillante, plus bruissante dans la nuit fulgurante

       Qu'une ville réveillée et enivrée

       Jadis la fleur de lotus endormie

       A jamais perdue sur l'étang silencieux

       A jailli dans le chemin de pluie battante

       Son âme est plus vaillante, plus bruissante dans la nuit fulgurante

       Et bien plus éclatante qu'une ville réveillée et ennivrée

               Catherine

 

 

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