A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes, U, cycles, vibrements divins des mers virides, O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, A. Rimbaud |
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes, U, cycles, vibrements divins des mers virides, O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, A. Rimbaud |
« Le blanc agit sur notre âme comme un grand silence, absolu pour nous » Vassily Kandinsky.
Y passent les fourmis avec les grains de blé,
Les camions pleins de cris de fête,
Mais cette route est interdite aux corbillards."
Nazim Hikmet (Voir la page "Le grand Turc")
Teintes de blanc |
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Blanc |
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En Mongolie, pendant le Tsaagan Sar, le « mois blanc » on mange blanc. Dans tous les foyers un autel est confectionné à base de pain rassis, de gâteaux secs, de morceaux de sucre et de fromage séché, dans lequel on picore.
Plusieurs animaux peuvent avoir un plumage ou un pelage blanc : chat, cheval, colombe, cygne, éléphant, loup, oie, ours, perdrix, tigre, tourterelle. Certains mammifères, tels l'hermine, le renard polaire, le lièvre variable, ont un pelage blanc seulement en hiver ; la même adaptation s'observe aussi chez des oiseaux comme le lagopède dont le plumage est totalement blanc en hiver et brunâtre en été. Enfin d'autres, comme le rhinocéros blanc, n'ont de blanc que le qualificatif.
De nombreuses plantes ont des fleurs blanches, comme le lys, symbole de pureté. D'autres ont des fruits blancs, par exemple le gui, ou surmontés d'une aigrette blanche, comme le coton, ou encore des feuilles blanc argenté. Nénuphar blanc, Peuplier blanc, Sapin blanc, Saule blanc.
Minéraux : Diamant, quartz, gypse, craie, calcaire, plâtre, marbre.
Aliments : Beurre blanc, Bière blanche, Blanc de blanc, Blanc-manger, Blanc d'œuf, Blanquette, Blanquette de Limoux, Boudin blanc, Château Cheval Blanc, Chocolat blanc, crème chantilly, Farine blanche, fromage blanc, glaçon, Haricot blanc, Jambon blanc, Lait de coco, Martini blanc, Meringue, Pain blanc, Petit blanc, raisin blanc, Sel, Sucre blanc, Thé blanc, Viande blanche, Vin blanc, lait de vache
BLANC COMME...
La Page
Une sensation de cocon m'envahit. Livide, devant ma page immaculée, un écran muet semble se dresser devant moi, tel un fantôme délavé, impavide m'invitant à regarder au loin le jour blême qui se lève. Dans le ciel cotonneux , le soleil blafard cherche à transpercer les nuages laiteux, au milieu desquels j 'aperçois une colombe prenant son envol, aussitôt remplacée par un papillon fragile, presque transparent. Les images pures, majestueuses m' envahissent peu à peu. La page n'est plus tout à fait aussi immaculée.
La pâtisserie
Connaissez-vous la pâtisserie de la Dame Blanche ? Un magasin laqué de peinture ivoire, avec un fontaine en marbre, des plafonds irisés, des médaillons de plâtre sculpté, des vitrines de bois cérusé servant d'écrin aux pyramides de meringues diaphanes, de crème, des petits choux au gros ventre bombé de chantilly, des tables juponnées de dentelle, des services à thé en porcelaine si fine qu'on les aurait dit de nacre, des serveuses guindées dans leur tablier immaculé, des mitrons à la coiffe amidonnée qu’on voyait, dans l’arrière-boutique battre les oeufs en neige et mêler farine et poudre d'amande, et moi, à 8 ans, avec mes grandes chaussettes de coton et ma petite robe claire qui avais l'impression d'entrer dans le palais de dame tartine : Rêve de poudre, de sucre, de caramel et de dragées.
Livide devant la page immaculée.
Je rêve.
Passe un nuage.
Une colombe portant un rameau d’olivier noué à un lys pur et chaste.
Rêve d’albâtre qui s’empare de ma mémoire vide.
De toutes mes forces, je crie
Sans que quiconque entende ma voix décolorée,
Crayeuse, sonnante comme un métal creux.
Pourtant, au-dedans de moi, je saigne tant qu’il me semble
Qu’on a tiré sur moi.
Illusions des sens
Je suis noire de trouille.
J'étais chargé de faire un reportage sur les tableaux de Biancotti, un peintre italien méconnu dont on avait retrouvé quelques oeuvres intéressantes. L'une d'entre elles se trouvait justement dans cette chapelle. Sa particularité était d'exploiter la couleur de la toile vierge par un dégradé d'où l'on voyait surgir des visages opalescents. L'effet était surprenant. Je le regardais, fasciné, malgré le décor qui m'entourait et les raisons pour lesquelles je me trouvais là. Ces teintes ton sur ton donnaient une oeuvre d'outre tombe : La pâleur d’une jeune femme au visage bouleversé devant un linceul clair, m'avaient fortement impressionné. Son teint d'albâtre contrastait avec les cheveux noirs qui entouraient son visage et son manteau d'hermine lui donnait une allure virginale. Le spectacle à la fois morbide et séduisant auquel j'assistais me donna l'impression de me trouver à l'intérieur du tableau.
L'église était glaciale, je fermais les yeux, ma pensée s'échappa...J'avançais main dans la main de cette jeune femme vers un prêtre en aube. Ma compagne était enveloppée du linceul qui lui servait de voile nuptial. Ses épaules nues étaient d'un teint laiteux. Je déposais un baiser sur son épaule…
Au même instant, les portes de l'église s'ouvrirent. Un cercueil passa près de moi. Dehors, un vent glacial soufflait et la neige en tombant, recouvrait lentement la place. J'étais triste comme lorsqu'on s'éveille d'un mauvais rêve.
La visite de ce cher fantôme, vierge blafarde au drap enroulé autour de son corps gracile et transparent était à peine visible, sur le mur chaulé. Plus qu’un vrai dessin, je devinais une différence de densité, de distance induite, huit couches différentes de profondeur opaque s’étendaient entre le mur de plâtre et moi. Pour retenir le miracle de ce dessin livide, palpable, j’ai pris dans mon cahier une page immaculée et j’ai tracé, sur le vélin virginal, au fusain, les huit formes opalines. Mais mon trait était noir et incongru. Ce n’était pas cela, il aurait fallu une craie, une plume d’oie, une poudre de lait, une mousse savonneuse pour faire le portrait de mon amie diaphane. Il m’était infiniment douloureux de ne pouvoir ni la retenir, ni la reproduire. Mon art n’était d’aucun secours. Le pastel le plus pâle était encore trop foncé. Cette lactescence de son sang de porcelaine, cette vacuité irisée, ce port de Reine des neiges entourée de cent voiles vaporeux, je ne pouvais les saisir. C’était un signe. Je devais changer. Javelliser mon âme ? Dépigmenter mon passé au sas des souvenirs ? Je devais choisir sept qualités fondamentales capables de forger mon âme et de guider ma main. Choisir l’audace, la candeur, la charité qui frôle, l’empathie, la tendresse, le pardon, la discrétion pour m’inscrire désormais dans la vie du monde ? La venue de ce fantôme palot était comme un appel pour que je m’efface comme le marbre devant l’albâtre, le lys devant le lilas et la colombe devant l’hermine. Livide et désespérée, comme un clown plâtreux qui se voit enfin dans la glace tel qu’il est… je regardais enfin ma page, il n’y avait qu’un énorme 807 en train de me narguer.
Monique
Le clown
Une face de plâtre, de faux-cul, de prince qu'on sort avec des pincettes, de maquette ratée, de moule à gaufre, de talisman pour superstitieux ampoulé...je le déteste ce mec, il ne fait rire personne et surtout pas les enfants qu'il terrorise. Je rêve qu'un jour tous les Auguste aux grands pieds et au noeud papillon vaste comme une voile de spahi se vengent et viennent les assassiner, en douce, dans tous les cirques du monde, maculant de sang leur face de carême crochu pour qu'ils ne fassent plus les prétentieux à nous faire rire à la baguette au moment précis où ils l'ont décidé, comme ces présidents politiciens mâdrés et gigotant qui nous insufflent un formatage de marionnette triste à pleurer, juste bonne à dire bravo, bravo, bravo...
Jack
Atelier des plumes alertes/alerte aux plumes – Noisy le roi 78 - le 4/5/2008 -
BLEU COMME....
Le bleu est une des trois couleurs primaires.
Il a une longueur d'onde comprise approximativement entre 446 et 520 nm.
Elle varie en luminosité du cyan à une teinte plus sombre comme le bleu de Prusse
Acrostiche des noms de bleus
Siffle petit serpent de pierre
A gorge déployée tu perds Ane si doux
Peut-être un peu de ta lumière Zézaie tendrement
Hors de la bague millénaire Un baiser sous l’oreille de sa
Intimant à la reine-mère Rebelle ânesse
Règles et droits héréditaires
Petit trait léger, étrange
A glisser dans les yeux d’ange
Sur les ailes de mésange
Tendres pointillés, losange
En couleur, qui sans bruit, change Au seuil de la plus grande étendue
L’arc en ciel en doux louange. Zibeline des nuages parsemés dans les nues
Une douce couleur se répand dans mon être
Rieuse telle une fleur à ma fenêtre
Bilibi du Chili Cœur aimant de l’
Lance son lasso Yeuse
Etonnamment haut Argentée
Ursule d’Uruguay s’en empare aussitôt Nuée dans le bleu zéphir
Aurore Dubuisson Ah ! Madame que votre
Rabiboche les ennemis Zozotement me plaît
D’un vif coup à boire mariné dans l’oseille Ululé à la lune rousse
Océan à chacun d’eux livre une bouteille Rubiconde et rebondie
Incontinent Bilibi du Chili Etendue mollement sur un nuage pourpre
Se sent redevenir un vigoureux lanceur de lasso
Epoustouflant sur le champ la belle d’Uruguay
Caquetant les volatiles
Aux ailes bleues, au col brillant
Nageaient en troupe imbécile
Au bord de l'étang d'argent
Rentrez donc, malheureux téméraires
Défiez-vous de la grippe aviaire!
Belle petite fleur qui de ton doux chant
Lutine les herbes à coups de bécot
Et fait rougir le gros coquelicot
Une fois, deux fois jusqu’à ce qu’il le chasse
En colère au fond du grand champ
Tout contre les blés qui l’enlacent !
Unissez-vous !
Trouées d’énormes vagues rondes La voûte celeSte était d’azur
Roulement de flots incessants Le clairon retEntit
Envahissez la terre, les cieux Au garde à Vous « les bleus »
Murmurez aux humains impuissants Droits dans vos chaussuRes
Etonnés et suspicieux A vous la nouvelle viE