Alertoplum

Sur le bout de...

« Tu as un mot sur le bout de la langue ? Lequel ? Raconte ? »

 

Je ne me souviens jamais de ce mot-la. Voyons c’est le fait de lancer sur l’eau un galet rond et plat à la surface d’un plan d’eau, un étang par exemple. C’est joli, le bruit, la chose, l’éclat du soleil, ça se répercute en écho jusqu’au fin fond du silence en éclaboussures dynamiques. Mais bon sang…comment ça s’appelle ? C’est finalement ce galet rond qui colle a ma langue et refuse de sauter, de tressauter, de rebondir, de ricocher… Ricocher ! Ca y est, j’ai retrouve ce mot qui m’échappait, embusqué dans un méandre de ma rivière mémoriale… Ce qui est assez logique, en ce moment, ma pensée a la légèreté du caillou.

Mo

 

j'ai sur le bout de la langue un mot piquant. c est le piment et un souvenir cuisant quand je le pris pour ce qu’ il n’était pas,  inoffensif poivron.

j’ai sur le bout de la langue le mot piment qui enfile en ribambelle sur des cordelettes, mis a sécher, il fait chanter dans ma tête chaleur et soleil.

j’ai sur le bout de la langue le mot piment dont le rouge tranche sur le blanc de la chaux ou le noir d une poutre et me fait chaud aux yeux et au cœur.

j'ai sur le bout de la langue le mot piment. il me fait voyager du cote du pays basque quand il est d’Espelette et que j’en saupoudre différents plats et bien plus loin dans les suds ou son usage  incontournable est quotidien

j'ai sur le bout de la langue le mot piment  il m embarque en pays de poésie lorsque je me dis tout bas le poème de J. Prévert  intitule " dans ma maison". que de chemins parcourus grâce au piquant du  piment .

Mariette

 

J’ai toutes les lettres L U M I E R E sur le bout de la langue. Lumière, oui, je te cherche, je m’impatiente, je regarde ces gris, ces noirs profonds, ces bruns immondes. Le ciel n’en finit pas de nous jouer tous les accords du gris, du gris mitigé au gris sale, ne laissant pas la moindre chance au plus discret rai  lumineux. Même une bougie n’y trouverait pas sa place. Seul un éclair inattendu perce ce rideau. Un sourire m’éclaire enfin. Lumière.

 

Marie Madeleine

 

Ce matin en me trouvant devant la glace pour me refaire pour la journée une tête à peu près présentable, j’ai constaté avec horreur que, durant la nuit, deux lettres avaient commencé à pousser sur le bout de ma langue. A 7h 15, heure à laquelle le rasoir entre en action, deux petits C suivaient à la ribambelle. A 7h30 après avoir avalé un chocolat je suis retourné me laver les dents. Ce n’étaient pas deux C mais un C et un O. Que faire ? L’étrange phénomène ne pouvait passer inaperçu. Dès que j’ouvrais la bouche les deux lettres sortaient comme un diablotin de sa boite. Cela allait-il continuer ?

Quand j’arrivai au collège, je me gardai bien de saluer personne, ce qui n’était de toute façon pas vraiment un problème puisque personne ne répondait jamais et que l’on pouvait aussi bien saluer la machine à café ou le porte-manteaux. Je filai aux toilettes et ouvris la bouche. C’était le mot CON qui pendouillait sur ma lèvre inférieure. En sortant je tombai nez à nez avec Madame la principale suivie comme son ombre par son acolyte. J’esquissai un large sourire sans aucun scrupule.

 

Olivier

 

-           Viens là, il faut que je te parle.

-           Ah bon, qu’as-tu à me dire ?

-           Quelque chose d’une extrême importance ; ça fait des mois que je veux te le dire.  Aujourd’hui, le moment est venu.

-           Je t’écoute…

-           Tu ne peux pas m’aider un peu…Sois moins solennel, moins grave. Tu sais, je suis déstabilisé. Ce sera bref…mais…tu dois m’aider. Je ne veux pas me tromper. J’ai peur de ne pas trouver le mot juste. J’ai un mot sur le bout de la langue…

-           Ouvre la bouche pour voir si je l’aperçois…

-           Pourquoi te moquer de moi ? Tu ne m’aides pas. Je t’ai dit que c’était important.

-           Qu’est-ce que tu veux à la fin ?

-           Te dire ce que j’ai sur le bout de la langue. La panique paralyse ma pensée…

-           Tu me fatigues ! Je te quitte !

-           (Seul) ça y est, j’ai retrouvé ce que je voulais lui dire, c’était « Je t’aime. »

Jean-Baptiste

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