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Poisson soluble

 

 Atelier du Poisson Soluble                                                                  Le poisson soluble d'André Breton                                                              Atelier du Poisson Soluble  

"Le poème redevient soluble dans la poésie, son orient fragile et changeant nous parle sans esse d'une eau mère, d'un plasma poétique dont la pulsation l'irrigue et auquel continue de l'unir une vivante consanguinité. Le diamant mallarméen cède la place à la perle des mers."

 

Exercice sur le Poisson soluble d’André Breton avec le soutien de la photographie du tableau de Chaïm Soutine : Nature morte aux harengs.

Deux textes à écrire, le premier est une description du tableau, suffit-il d'en changer seulement quelque mots pour que le texte devienne surréaliste ?

Le Chat avait faim, une faim de loup qui lui creusait l’estomac et développait son odorat. Or, un délicieux fumet de harengs marinés flottait dans la cuisine. A pas feutrés, juché sur la pointe de ses fleurs de patte, le Chat approcha de la jatte. Deux fourchettes ornaient le plat de part et d’autre s’agrippant aux poissons convoités. Un bol d’huile, d’aromates et de citron était posé près du plat. L’énigme restait entière pour le Chat : grignoter les harengs avec ou sans sauce ?

Au régime depuis huit jours, le Chat éprouvait une faim de loup qui lui tordait l’estomac et creusait son odorat. Or, un délicieux fumet de harengs marinés flottait dans la cuisine. Sur la table, le Chat aperçut une coque de noix de coco où se baignaient trois harengs, alignés sagement, le regard fixé sur lui. De part et d’autre de la coque, deux bras métalliques les maintenaient en équilibre. A pas feutrés, juché sur ses fleurs de patte, le Chat approcha de la table, sauta près de la coque où les yeux des trois harengs continuaient à le regarder fixement.

Mais, devant la coque de noix où se baignaient les trois harengs, deux yeux luisants le fixaient crûment. Craignant pour sa peau, le Chat déguerpit à toute vitesse, renversant par mégarde la coque de noix. Désormais libres, les harengs repartirent derechef vers la Mer du Nord. Pauvre Matou !

Lise-Noelle

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J'avais faim et je voyais sur le mur le tableau de Soutine avec un bol de faience tellement blanc qu'il en était gris. Un plat ovale, le même que m'avait offert tante Eloïse pour mon mariage sur lequel s'étalaient trois harengs à demi sec, à demi saur avec leur petite queue pointue comme une flèche et deux fourchettes squelettiques comme les bras d'un déporté, je ne salivais plus, j'étais écoeuré.

 

J'avais faim et je voyais sur la lune le portrait de Soutine avec un chapeau de faience tellement blanc qu'il en était gris. Un nuage ovale, le même que m'avait offert tante Eloïse pour mon mariage sur lequel s'étalaient trois harengs à demi sec, à demi soeur avec leur petite queue pointue comme une flèche planté sur deux moinillons squelettiques comme les bras d'un épouvantail, je ne salivais plus, j'étais endormi.

Mo

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Sont-ils bien morts les poissons du plastron/plateau, leur air effaré, bouches ouvertes, oeil aux aguets semblant demander de l'aide, un seul prisonnier avec la fourchette/bras n'offre plus de résistance. Fourchette/main qui s'agrippe au plateau/plastron, 4 doigts seulement empoignant ses victimes, à s'en tordre le manche. Même pas d'eau dans le verre. Pas d'espoir.

Sont-ils bien morts les victimes de ces monstres, leur air effaré,bouche ouverte, oeil aux aguets semblant crier au secours, prisonniers de la barbarie des hommes, ils s'agrippent aux barreaux, écartent les barreaux. Rien dans ce crane.

Marie-Madeleine

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