Alertoplum

Le Grand Turc

 

Est-ce la mosquée bleue d'Istanboul ?

Non ! C'est la maison de Pierre Loti à Rochefort (17) !

La mosquée est la pièce la plus prestigieuse de sa maison. Au fond, le mihrab et au premier plan, la fontaine centrale. En 1907, Pierre Loti fera même élever un minuscule minaret d'opérette, sans rapport avec la taille de la mosquée, mais pour compléter l'impression d'Orient.

  

 

Voici un autre "Grand Turc" : Nazim Hikmet

 

Moi un homme

Moi Näzim Hikmet poète turc moi

Ferveur des pieds à la tête

Des pieds à la tête combat

Rien qu’espoir, moi.

(Nostalgie – Ed. Fata Morgana)

Ce grand  poète turc mondialement connu, Prix de la Paix en 1955, ex-aequo avec Pablo Neruda a dit : « Il y a deux choses qu’on oublie qu’à sa mort, c’est le visage de sa mère et le visage de sa ville. »

Le visage de sa mère ? C’est celui de Cécile Hanim pianiste et artiste peintre francophile. Sa ville natale ? Salonique (maintenant en Grèce) dont son grand père était gouverneur. Que va-t-il se passer dans sa vie pour qu’il meure d’un infarctus, le 3 juin 1963, en tant que citoyen polonais dans la ville de Moscou ? Il est un des premiers à avoir dénoncé les massacres arméniens, ce qui lui a valu 17 ans de prison puis l’exil, car, marxiste il fut déchu de sa nationalité turque. Désir de justice, soif d’un monde meilleur, amour des femmes, de la liberté, de son peuple, approfondissement d’une langue poétique nouvelle : pour lui, tout est combat  et espérance !

 

Je suis dans la clarté qui avance

Mes mains sont toutes pleines de désir, le monde est beau.

 

Mes yeux ne se lassent pas de regarder les arbres,

Les arbres si plein d’espoir, les arbres si verts

 

Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers.

Je suis à la fenêtre de l’infirmerie

 

Je ne sens pas l’odeur des médicaments

Les œillets ont dû fleurir quelque part.

*(Il neige dans la nuit – 2002- Gallimard-)

 

Au-dessus de la mer, le nuage bariolé

Sur la mer, le bateau d’argent

Au dedans de la mer, le poisson jaune

Tout au fond de la mer, l’algue mauve

 

Et devant un homme nu et debout

Se demande :

Serai-je le nuage

Ou le bateau ?

Serai-je le poisson ?

Ou l’algue ?

 

Ni l’un ni l’autre

Il faut être la mer mon garçon !

Avec son nuage,

Avec son bateau

Avec son poisson

Avec son algue.

(Nostalgie- ed.Fata Morgana traduit par Münevver  Andaç, sa deuxième épouse)

 

Lorsqu’ en 1938 il est condamné une fois de plus à la prison (20 ans) il fait une grève de la faim. Il est soutenu par J.P.Sartre et Picasso mais ne sera libéré qu’en 1950. Ce qu’il écrit pendant ses années d’emprisonnement entre 1941 et 1945 comporte 20.000 vers. C’est un paysage humain, comme une immense machine littéraire qui l’entraîne vers le roman, le théâtre, le récit historique, les contes traditionnels et la galerie de portraits imaginaires ou de personnes rencontrées en prison : C’est poignant, divers, sublime.

 

 

Livres traduits en français

Il neige dans la nuit et autres poèmes – Poésie/Gallimard, Paris – 1999)

Nostalgie de Nàzim Hikmet (Traduction de Münevver Andaç, son épouse) Fata morgana, Paris 1989.

Pourquoi Bernedji s’est-il suicidé ? Editions de minuit, Paris 1980

C’est un dur métier que l’exil…  Le temps des cerises, Paris, 1999

La vie est belle mon vieux. Coll. Littératures étrangères- Parangon- Paris ainsi qu’aux mêmes éditions : Il neige dans la nuit, De l’espoir à vous faire pleurer de rage, Paysages humains.


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