Alertoplum

Zweig

                     

 

 

Stefan Zweig

Description de cette image, également commentée ci-après

Stefan Zweig, vers 1912

 

Ecrire avec les 9 mots, dans l’ordre imposé, extraits au hasard de « Marie-Antoinette » de Stefan Zweig)

Nuage  adolescent  galerie  jouir  maudit  privée  alternative  demeurer  émeute

 

Dans le nuage d’adolescents se dessine une galerie où jouir pendant la pleine lune maudit les lieux, privés soudain de leur alternative : demeurer lieux ouverts. Provoquer une émeute peut-être la solution !

L.N. (1)

Nuage, adolescent, cherche une galerie pour "goleri" (=rigoler) et jouir de l'instant maudit. Privée ou publique? Quelle alternative! Y demeurer jusqu'à l'émeute. Orage à l'horizon.
JB

Longtemps je me suis couché pour regarder les nuages et bâtir des châteaux en Espagne. Et à peine adolescent, le temps était venu d’intéresser la si charmante Marcelle et je voulus épater la galerie en brodant sur Baudelaire et ses « merveilleux nuages ». J’avoue que cela me faisait jouir. Convoquer les poètes maudits en vue d’échanges privés pour ne pas dire intimes avec elle me semblait une alternative à de plates tentatives de séduction. Marcelle était cependant demeurée de marbre. Était-elle décidemment trop liée à sa maman ou alors était-ce l’influence pernicieuse de ses trop tendres amies ? J’ai longtemps pensé que seule une émeute sous ses fenêtres aurait pu la dérider jusqu’au jour où je lui ai offert un paquet de madeleines en forme de cumulonimbus, et nous pûmes enfin chavirer ensemble sous un ciel désormais sans nuage.

Ar

 

Embarquée depuis l’enfance sur mon nuage : un gros, tout boursouflé comme un choux-fleur moelleux. J’en fus expulsée au moment où, adolescente, je pris conscience que j’aimai mon moi profond et vivais pour épater la galerie. J’aimais jouir du regard des autres en faisant mon intéressante, prenant des airs d’artistes maudits, privée de tout sens commun. Cela marchait bien, j’avais mon public. Je n’avais d’autre initiative durant des années que demeurer enfermée dans ce rôle car je ne voulais pas que l’on découvre le côté tout ordinaire de ma personnalité. Décevant ma cour cela aurait entraîné un drame et peut-être même une émeute…

An

 

Descendu de son nuage, Pierre, un jeune adolescent amusait la galerie. Au milieu d’un groupe de jeunes gens il lisait les poèmes qu’il avait composés. Il jouissait de voir ses camarades l’écouter avec autant de plaisir, lui qu’on avait traité de maudit, en privé, heureusement, parce qu’il n’aimait que la Poésie. Il n’y avait pas d’alternative. La poésie seule trouvait grâce à ses yeux. La littérature se résumait à cela. Il demeurait persuadé que les dieux avaient posé le récital de vers dans son berceau et que là se situait son destin. Poète. Il serait Poète. Son père en ferait une attaque à moins qu’il ne crée une émeute en séquestrant son fils.

C.

 

Sur le nuage bleu ciel se dessine le portrait  d’un bel adolescent aux yeux pers  qui file à la vitesse du vent. Je le suis, le poursuis et le retrouve dans la galerie d’un Musée en Suisse. Je le regarde jouir de la collection privée d’un collectionneur. Rétrospective de Van Gogh le Maudit. M’apercevant,  il ne lui reste plus qu’une alternative : fuir ! Demeurer l’empêcherait de poursuivre son voyage. Alors profitant de l’émeute provoquée par un accident, il disparaît tout soudain, filant au gré des gouttelettes d’un gros  nuage dissimulant sa fugue…

L.N. (2)

 

Il m’a semblé que c’était un petit nuage adolescent, fils d’une dynastie ventripotente de cumulus très connus et alignés dans la galerie des ancêtres de la maison de la météorologie. Il avait un air coquin, une façon de moutonner autour de moi avec une pluie naissante propre à me faire jour après ces mois de sécheresse. Mais le jour était maudit. Sous la pluie devenue brutale, la robe collée contre mon corps, je me suis sentie dénudée, privée d’une élémentaire intimité, comme nue, en fait, sous les regards. Je n’avais plus qu’une alternative : me dénuder entièrement au lieu de  demeurer les jambes serrées sous l’orage. Je me déshabillais dans un grand éclat de rire mais les hommes commencèrent à m’insulter, me poursuivre en hurlant et s’agglutiner autour de moi en une émeute effroyable.

Mo

 

C’était un après-midi sans nuage aucun, un de ces après-midi où le ciel bleu Klein, le soleil brûlant et le silence de la maison lui semblait un don. Adolescent déjà il aimait déambuler du jardin à la maison, détaillant finement tous les indices qui lui rappellerait ses nombreuses visites dans les galeries parisiennes. Il était sûr de jouir profondément des émotions que lui procuraient les couleurs vives, exacerbées par la luminosité du soleil. Des images fulgurantes ravivaient les sourires longtemps enfouis, parfois maudits, parfois implorés, toujours privés. Il n’avait pas à chercher d’alternative à ses secrets, ils devaient demeurer en son jardin, lumineux, sans émeute, sans regret.

M.M.

A chacune de ses visites dominicales, ma grand-mère, Bernadette, n'avait de mon frère aîné que l'image d'un nuage sombre et renfrogné, qui passait directement de la salle de bains à la porte d'entrée qu'il claquait rageusement après être sorti. Cet adolescent triste et hargneux se demandait toujours ce qu'il avait bien pu faire pour être affublé d'une telle famille. La galerie de personnages qui la composait le désespérait chaque jour un peu plus : un père qui avait eu la fâcheuse idée de mourir jeune laissant une veuve éplorée et 4 enfants trop jeunes. Un premier frère égoïste et léger qui avait décidé très tôt de jouir de la vie quoiqu'il en coûte, une sœur au karma maudit, incapable de s'adapter au monde qui l'entourait et un tout jeune frère de 15 ans son cadet qui, n'ayant pas connu leur père, disparu trop tôt, lui collait forcément cette foutue étiquette de référent masculin.

Il voyait bien que sa famille, privée d'autorité paternelle, partait en quenouille mais il n'arrivait pas à se décider devant le choix cornélien que représentait l'alternative qui s'offrait à lui : demeurer sur le droit chemin d'un garçon bien élevé, sage et responsable ou prendre une part active aux émeutes qui secouaient le quartier, la ville et le pays, depuis plusieurs jours ?

La

 

Nuage parmi les nuages, je te regarde à cet âge adolescent si proche et si lointain de l'enfance. Tu as la forme d'un losange au milieu de sentes enneigées. Es-tu un ange?C'est au sortir de la galerie où j'ai pu admirer quelques oeuvres de Gauguin et plus spécialement un panneau de la Maison du Jouir que mon regard entre arbre et nuage assoit enfin royaume. Finis les maudits jours, il me semble avoir des ailes. "Soyez amoureuses et vous serez heureuses" en guise d'inscription sur le bois de séquoia sculpté. Aucune alternative donc : sphère privée, chose éthérée se rassemblent là et demeurent dans le ciel si haut placé, si haut ancré car la beauté est une rencontre: tel ce nuage parmi les nuages et nulle émeute à l'horizon.
Cat

Un nuage de vapeur noire envahit la vallée. L’atmosphère devint irrespirable. Le soleil disparut complètement. Ce fut la nuit. Les créatures du marais sortirent de leur retraite diurne, croyant l’heure sonnée et cherchant l’air. Les alligators scorpions ne tardèrent pas à s’avancer près de l’habitation isolée. L’adolescent les entendait ramper sous la plancher de la yourte. Dans la galerie extérieure qui servait de gouttière souriaient déjà les rats et les furets. La sauvagerie de l’instinct de survie animal s’empara de lui. La peur est la plus contagieuse des maladies. Il se dirigea d’un pas vif vers sa sœur debout devant le poêle. Brutalement il arracha sa tunique de chanvre et la prit par derrière en lui tenant les cheveux. Il jouit en quelques instants, la raréfaction de l’air aidant. Vidé de ses forces, il rouvrit les yeux sur ceux sanglants d’un ours. Il avait déchiré la toile de l’habitation au moment du râle maudit ; à présent, les griffes plantées dans le bras de la jeune fille privée de mouvements par la poigne de son frère, il entraînait le couple lié par un coït fou vers une alternative morbide : mourir dans ou hors de la yourte. Regards fauves croisés. Fuir ou demeurer. Au loin le monde n’était plus qu’une émeute.

M.E

 

Un énorme nuage dense et trés noir s'étendait comme figé au dessus du quartier. Notre adolescent tout à son obsession ne s'en souciait pas. Pourtant traversant la galerie commerciale il aurait pu s'y abriter. Jouir de caque instant de ce week-end d'été où ses parents étant partis à la campagne il était enfin libre (Ce qui n lui arrivait presque jamais) tel était son programme : il continuerait sa déambulation libératrice tout le jour quand la pluie, soudain, s'abattit en larges houttes traversées d'éclair. Il maudit les éléments qui n'étaent pas au diapason de son humeur. Il prit en courant une allée privée où les arbres se rejoignaient en voute d'ogive et le protégeaient un peu. Une alternative était-elle souhaitable ? L'idée de demeurer là dssous plus de 5 minutes l'ennuyait déjà. Des cris soudain à travers le tonnerre, des cris de foule, des bruits d'émeute. Vite il fallait les rejoindre. La vie, la vie était là-bas et les rencontres, et les aventures....

M.B.

 

Il me semblait que le nuage gris plombé et lourd appartenait au monde de l'adolescent que j'étais à l'époque. Que le temps de l'adultère viendrait s'offrir à moi comme les rayons de mon soleil émis par chacune de mes conquêtes. Je me plaisais à imaginer la galerie de portraits londonienne de chacune de mes conquêtes. Elles seraient le reflet de mes projections personnelles aimées puis « mochéisées » par la perte, le retour, la découverte de l'autre moi-même. Je pourrais jouir du souvenir de chacune d'elles avant de maudire le jour ou mon regard ce serait posé sur une main, un pied, une croupe, une tâche de naissance à l'aube d'une poitrine suffocante Chacune d'elles serait privée de mes galanteries, mes soupirs, mes soubresauts, mes soufflets pour leur honneur. Je m'imaginais tempes grisonnantes dans cet hôtel particulier d'écrivain à mes heures perdues. Je dégusterais des élixirs et breuvages illicites. Demeurer ainsi  Dans cet havre de paix face à l'émeute de ma vie d'octogénaire me permettait de supporter le poids de ce nuage pré pu ber au dessus d'un espace infini qui s'offrait à moi comme une route où seul l'amour serait le caillou blanc d'un chemin éperdu.

(souvenir du Marquis de Sade âgé de 9 ans)

Mary

L'arbre prenait son appui sur les nuages, il touchait le ciel de toutes ces feuilles adolescentes articulées en une canopée gazouillante refletant, à l'envers, le fameux tableau violet que Cristelle avait découvert dans la galerie du Marais. Il lobsédait au point qu'elle ne pouvait en parler sans jouir d'une allegresse soudaine qui nous laissait, spectateurs maudits, incapable de partager une telle élévation dans notre vie privée. C'est pourquoi j'avais demandé à mon ami Pierre, graveur, de dessiner à l'envers le fameux arbre monumental. C'était la dernière alternative qui me restait pour comprendre ma petite soeur et ses extravagances.

Et je restais là, muette, incapable de trouver quoique ce soit d'exaltant dans cette reproduction. Pierre n'avait rien compris...ou il n'était pas aussi bon dessinateur que je le croyais. Je demeurais indifférente au monde onirique de ma petite soeur. Des sentiments contradictoires m'envahissaient... je me sentais victime de toute une émeute de sentiments passionnés et jalouse de la réaction profonde qu'elle déclanchait toujours autour d'elle.

Mo (2)

Qu'un nuage arrive dans l'oeil de l'adolescent et son regard s'enflamme ! Il prend le bleu du monde et le ciel tout entier pour en condenser le charme et vous sourire de cet air irrésistible d'un Caravage,  auréolé d'innocence et de stupre comme ceux de la galerie du palazzo Pitti. C'est un être qui n'a comme seule règle de faire jouir qui le regarde. Il est l'ombre, la beauté et l'amour comme la beauté de l'ombre de l'amour. Maudit celui qui ne le regarde pas. Maudit celui qui se détourne, maussade ! Notre prince perd son aura comme une danseuse privée d'admirateurs. Il n'a plus qu'une alternative, vous enjoler, vous caresser, se lover contre vous comme un chat et demeurer là, longtemps, respirant à votre rythme jusqu'à ce que l'émeute de désirs innassouvis vous pousse à l'irrémédiable.

M.C.

 

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