Alertoplum

René CHAR

 

(1907-1988)



4ko

L'énergie disloquante


René Char a toujours aimé vivre en marge de la société. Enfant, il se lie d'amitiés avec les "matinaux" sortes de vagabonds vivant au rythme des jours et des saisons. Le 20 février 1928 paraissent ses premiers poèmes aux Editions Le Rouge et Le Noir (il aimait d'ailleurs beaucoup ce roman de Stendhal) sous le titre "Les cloches sur le coeur", poèmes écrits entre 15 et 20 ans. Du front d'Alsace, qui introduira dans sa poésie la pénombre des forêts, la neige voluptueuse, Char passe vite à la Résistance, à Céreste, où il est de 1942 à 1944 le capitaine Alexandre, chef de secteur dans l'Armée secrète (Feuillets d'Hypnos en 1946). Après la Libération, Seuls demeurent (1945), Somme des temps de guerre, suivi du Poème pulvérisé (1947), de Fureur et mystère (1948) et des Matinaux (1950) qui ont"mission d'éveiller", au sortir de la réclusion.

  

Qui ne connaît ce vers* célèbre ? « Tu es mon amour depuis tant d’années »

*in Recherche de la base et du sommet

  

Ne viens pas trop tôt

Ne viens pas trop tôt, amour,  va encore ;

L’arbre n’a tremblé que sa vie ;

Les feuilles d’avril sont déchiquetées par le vent

 

La terre apaise sa surface

Et referme ses gouffres.

Amour nu, te voici, fruit de l’ouragan !

Je rêvais de toi, décousant l’écorce.

 

(La flûte et le billot 1)  in Chants de La Balandrane –1977

 

 Essai d'inversion  du poème de René Char

( on essaye d’écrire le contraire de la phrase, la poésie est si forte qu'elle résiste à tout, même à nos mauvais traitements)


 
Ne viens pas trop tôt, amour, va encore

 
L¹arbre n¹a trempé que sa vie

 
Les feuilles d¹avril sont déchiquetées par le vent
   
 
La terre apaise sa surface

 
Et referme ses gouffres .

 
Amour nu, te voici, fruit de l¹ouragan !

 
Je rêvais de toi, décousant l¹ecorce .

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    Dépêche-toi ma haine, reviens

    L¹arbre a figé sa mort

    les feuilles d¹hiver tiennent au vent

    La mer agite ses eaux

    rouvre ses vagues

    Désespoir en habits, va, fleur du vent

    Je t¹oublie, tissant ta peau

 

   J.

 

Viens tout de suite amour, reste ici ;

La pierre ne souffle que sa mort

Les fruits d’octobre sont mûris par le temps

L’océan tourmente ses profondeurs

Et creuse ses gouffres

 

E.

 

Sors vite, cancrelat ! Ne reviens plus.

Le nuage a coulé de sa mort

Les aiguilles d'octobre jaillissent de la terre

Le ciel implose

Et ouvre ses sommets...

Haine voilée, cache-toi, étrangère à la brise

Je t'ignore.

 

C.


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